Combler l’écart : les principales tendances concernant les femmes au travail en 2020

Karen Groom

16 décembre 2019 • Temps de lecture estimé : 7 mins

Le milieu du travail canadien est en pleine transformation. Désormais, de nombreuses femmes se sentent égales à leurs collègues masculins. Fort heureusement, mais il n’en demeure pas moins que le mot clé à retenir dans cette dernière phrase est nombreuses (et non pas « toutes »). Autrement dit, une disparité considérable persiste sur le plan des salaires et des possibilités qui s’offrent aux employés hommes et femmes. Par ailleurs, la question du harcèlement sexuel demeure un problème dans quelques entreprises et industries à prédominance masculine. En tant que société, nous avons fait de grands progrès au cours des dernières années. Grâce aux femmes qui ont revendiqué leurs droits, les choses ont commencé à changer au profit de l’égalité.

Voici quelques tendances qui réduisent lentement l’écart entre les sexes en milieu de travail :

De meilleures politiques en matière de congé parental.

Un discours commun semble émerger au sujet des femmes qui limitent leur carrière ou y mettent fin parce qu’elles souhaitent devenir mères. Pourtant, il serait injuste d’affirmer que les femmes sont les seules à vouloir des enfants. En effet, plusieurs hommes désirent ardemment devenir pères. D’autant plus que nos gouvernements et la société en général incitent constamment la population à avoir des enfants. Par conséquent, nous aurions intérêt à nous accorder sur le fait que les enfants ne sont pas seulement une « affaire de femmes ». Pour que notre société ait la possibilité d’élever adéquatement la prochaine génération d’enfants, les organismes doivent accorder aux mères et aux pères suffisamment de temps libre pour qu’ils créent des liens précieux avec leurs enfants pendant leur tendre enfance. Heureusement, les employeurs accordent de plus en plus aux femmes et aux hommes une certaine souplesse pour gérer le travail et la vie familiale. Lorsque les deux parents ont la possibilité de s’absenter du travail, le stress qui mine la carrière de la mère s’en trouve réduit.

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Certes, nous avons fait du progrès, mais nous devons continuer à faire pression en faveur de politiques progressistes en matière de congé de paternité à l’échelle nationale. Finalement, il est crucial d’abolir l’idée infantilisante selon laquelle les femmes veulent avoir des enfants pour se détendre à la maison au lieu de gagner leur vie. Malheureusement, cette idée risque d’avoir la vie dure.

Sensibilisation au harcèlement sexuel

Autrefois, les hommes pouvaient s’en tirer avec pratiquement n’importe quel comportement irrespectueux envers les femmes au travail, mais cette époque est quasi révolue (espérons-le). À cet égard, nous devons remercier les femmes courageuses qui ont signalé le harcèlement dont elles étaient victimes, ainsi que les cadres plus visionnaires qui ont amorcé l’adoption de politiques anti-harcèlement concrètes. Certaines de ces politiques se sont traduites par des mesures préventives comme des formations et des séminaires. Davantage de dirigeants à la tête d’organisations partout au pays prennent position contre la misogynie et l’intolérance et mettent tout en œuvre pour favoriser un environnement de travail respectueux.  

La poursuite des carrières dans les domaines « STIM » et d’autres domaines à prédominance masculine

Les carrières en STIM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques) sont généralement des domaines à prédominance masculine où les femmes pourraient assurément s’illustrer si elles en avaient la possibilité. De nos jours, dans quelques universités canadiennes, on compte jusqu’à 50 % d’étudiantes dans les cours d’ingénierie. Cette tendance s’aligne dans la bonne direction, mais il reste encore du chemin à parcourir pour combler le déficit de compétences en STIM. Des recherches montrent que les femmes ayant terminé des études universitaires sont moins nombreuses à choisir un domaine scientifique ou technique que celles qui ont fait des études supérieures en affaires ou en sciences sociales. Les femmes sont également moins susceptibles de connaître une longue carrière en STIM. Cela dit, une initiative s’attaque directement à ce problème : l’initiative 30 en 30 d’Ingénieurs Canada. Elle vise à accroître la représentation des femmes au sein de l’ingénierie, afin d’augmenter le pourcentage d’ingénieures nouvellement diplômées à 30 % d’ici 2030.

Ce n’est pas sorcier, plus il y aura de femmes dans un domaine donné, meilleures seront les chances d’obtenir des salaires égaux et d’encourager des comportements plus respectueux envers les femmes. 

Des heures flexibles et la possibilité d’opter pour le télétravail

Un pourcentage considérable de femmes avec des enfants limitent leur carrière ou abandonnent carrément le marché du travail, non pas parce qu’elles le veulent, mais parce qu’elles n’ont pas le choix. Parmi les raisons qui expliquent ce phénomène : les heures de travail trop rigides et l’importance démesurée accordée au temps passé au bureau par rapport à l’importance que devrait avoir la qualité du travail en soi. Par conséquent, trop de mères (et de pères) ne peuvent tout simplement pas assumer leurs responsabilités parentales de base, comme aller chercher leurs enfants à la garderie à temps, ou prendre soin d’un enfant malade.  

Les organisations qui autorisent leurs employés à travailler de la maison, au besoin, et celles qui offrent une certaine souplesse aux horaires sont aussi celles qui comblent, en partie, l’écart entre les sexes en milieu de travail. Les employeurs futés ne créent pas des règles qui forcent les mères à choisir entre leur réussite professionnelle et le bien-être de leurs enfants. Au contraire, ils saisissent l’occasion de proposer aux femmes un revenu, des avantages sociaux et suffisamment de temps pour élever une famille.

Une diversité accrue dans les rôles de direction

Si nous aspirons à une véritable parité entre les sexes, davantage de femmes (et de minorités raciales et d’autres minorités sous-représentées) doivent occuper des postes de direction. Selon le Global Gender Gap Report (traduction libre : Rapport mondial sur l’écart entre les sexes), moins de 5 % des PDG des entreprises du Fortune 500 sont des femmes. Selon ce même rapport, la part des postes de direction occupés par des femmes à l’international est estimée à 34 %. Toutefois, il existe des organisations et des gouvernements dans le monde qui fixent des quotas par sexe pour pourvoir les postes de direction. Pour le moment, nous ignorons si un quota paritaire de femmes et d’hommes affectera ou non le rendement global des entreprises. Mais au-delà de cet enjeu, la notion de quota est essentielle à la création d’une main-d’œuvre plus équilibrée.

Nous avons encore du chemin à faire pour réduire l’écart entre les sexes en milieu de travail. Heureusement, nous avons amorcé une belle lancée. Grâce à des politiques plus égalitaires pour les congés de paternité, à la sensibilisation en matière de harcèlement, à la sollicitation des femmes pour qu’elles occupent des domaines à prédominance masculine et à la formation d’équipes de direction plus diversifiées, nous tendons davantage vers l’égalité. Les jeunes femmes peuvent imaginer un avenir où l’équilibre entre le travail et la vie personnelle est une réalité envisageable et où les hommes en bénéficient aussi. Ces tendances sont synonymes de bien-être pour les pères qui passent plus de temps avec leurs enfants et qui bénéficient de l’importante contribution financière de leur femme au sein du ménage. La réduction de l’écart entre les sexes en milieu de travail a des répercussions positives sur les femmes, les hommes, les enfants et la société dans son ensemble. L’objectif de combler le fossé ne devrait pas être un rêve idéaliste, mais une nécessité absolue.

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Karen Groom

Karen Groom est la fondatrice et la directrice générale de Groom & Associés. Karen est réputée pour être un leader et un mentor dans le domaine du recrutement, avec un engagement profond envers la communauté et l'amélioration de celle-ci.